« Simplexité »
« ..nous aimerions une maison qui nous ressemble, faite pour nous, sur ce terrain que nous avons choisi avec un budget que nous estimons juste et suffisant. »
Réaliser un projet d’architecture « simple » demande souvent un exercice de réflexion complexe ; pour limiter l’ensemble des coûts de construction – fondations, structure, toiture, etc. -, nous avons imagé un volume compact et rationnel qui occupe une emprise au sol minimale et qui s’étire vers le haut de façon à empiler les fonctions, à amener la lumière vers les espaces intérieurs et à obtenir un maximum de degré de lecture du paysage environnant.
La déclivité naturelle du terrain a quant à elle fortement conditionné la répartition des fonctions dans l’espace ; ainsi l’accès est-il commodément créé au niveau du rez-de-chaussée qui est en connexion directe avec la rue. Le hall d’entrée, conçu comme une zone de relation entre les différents niveaux du projet, offre un éclairage au niveau inférieur grâce à sa grande baie à rue, qui bénéficie d’une orientation sud.
L’espace des parents, fermé sur le hall d’entrée mais ouvert sur l’espace de distribution des étages, occupe le rez-de-chaussée. La pièce de vie principale, semi enterrée, est conçue comme un espace intimiste et lumineux, en relation directe avec le jardin. Le dernier étage, entièrement dédié aux enfants, s’organise autour d’un espace commun. C’est depuis cet espace que l’on peut profiter d’une vue panoramique sur les hauteurs du village.
Ces espaces de vie sont entièrement connectés par une distribution verticale que les clients désiraient « graphique et aérienne » ; l’escalier était de ce fait un objet sur lequel il nous fallait mettre l’accent. Vécu comme un élément de décompression du séjour vers l’espace de nuit, il est ainsi le seul à traverser et structurer verticalement l’ensemble des espaces ; il arpente, connecte et rend cohérents les dégagements de hauteur tout en exploitant les fuites visuelles.
Quant à l’ardoise noire, celle-ci renforce l’identité sobre et désirée du projet, tout en asseyant le bâtiment dans le paysage. Des petites boîtes de bois sont également adjointes au corps principal afin de souligner l’entrée et la terrasse du dernier étage, pensées comme deux atmosphères contrastées qui témoignent des interactions entre ce petit belvédère et son environnement.
Au départ d’une volumétrie simple et d’un budget modeste, une multitude d’ambiances et de perspectives ont ainsi été créées dans un projet qui se veut riche et complexe au gré de son utilisation.
Sart-Bernard (Namur, Belgium)
2017
Julien Forthomme